"OUVERTURE..." (joue plus fort Roger, j'entends les tambours, mais
pas assez la trompette...)
Vendredi 31 mai, 11h50 et des poussières.
Ben voilà. Ca m'échappe. Ca faisait longtemps que je
me couvais ça, bien au chaud dans mon petit manteau rouge de frileuse,
et je le fais maintenant. C'est maintenant, pas demain, pas hier, mais
là, tout de suite. J'ai un furieux besoin de parler, d'échanger,
de rire, d'être émue, de réfléchir, et
partager, partager, partager.
J'ai rencontré des bien jolis blogs sur Internet. Celui-là
sera probablement tout moche, mais ça n'est pas grave. Je ne sais
pas comment faire un système de commentaires; pseudo-esthètes
en tous genres passez votre chemin, et fermez la porte derrière
vous s'il vous plaît. Merci.
On est le 31 mai. Il est midi, presque pile (oui je dis ça parce
que j'ai ma montre qui avance de presque cinq minutes...). Ben voilà.
C'est comme ça que ça commence. Je me sens à la fois
soulagée et identique à celle que j'étais avant de
commencer à écrire ces lignes. Est-ce que je vais vraiment
oser balancer ça sur un site? Difficile à dire, parce qu'à
l'heure où je parle, et bien je n'ai pas de compte d'ouvert pour
ça, ma dernière page date de ..., alors c'est loin d'être
gagné. L'enthousiasme du début va peut-être céder
face à ma conviction que personne ne peut s'intéresser à
une fille (parisienne, de surcroît), qui se laisse emporter par un
lyrisme galopant, à la recherche d'êtres vivants dans ce monde
à géométrie variable (Internet et la "Real Life").
Je suis bourrée de contradictions, et vous aurez surement l'occasion
de faire le tour de mes petits défauts si vous n'avez vraiment rien
d'autre à foutre de vos journées que de lire ces lignes.
Mardi 4 juin, 23h40.
Bon. Là on est plus tard, quelques jours plus tard. L'idée
ne me lâche pas. J'y pense, j'y pense, j'y pense. Je suis allée
voir un site qui s'appelle Blogger. Il paraît que c'est sympa même
si ça marche pas toujours autant qu'on voudrait. Ca me brûle
les doigts de lancer la chose, de voir comment elle évolue. Je suppose
que c'est comme avoir envie de donner naissance à un enfant, en
avoir tellement envie qu'on en vient presque à croire que c'est
lui qui a voulu naître. Enfin j'en sais rien, moi, j'ai déjà
du mal à comprendre qu'on me considère comme une "femme"
(pas juste une fille, ce qui est déjà très très
bien remarquez)... Alors devenir une maman, d'un être humain, c'est
une idée qui me paraît bien saugrenue, du moins pour moi...
C'est peut-être mon blog qui a envie de naître, en fait...
Ben dis-donc il doit en avoir vachement envie, ou alors je dois être
vachement inconsciente pour que ça me pousse à faire fi de
ma conviction que tout ça n'intéressera personne.
Moi ce que j'aimerais, c'est devenir un peu moins stupide chaque jour,
vous pourriez m'aider à faire ça? Je crois m'être rendu
compte qu'une pensée maintenue trop longtemps en vase clos s'étiole
et se ratatine. Emulation : ça c'est un terme que j'adore, ça
me colle une barre en travers du ventre quand j'y pense, comme quand on
est gosse, qu'on attend qu'un truc supeeeeeer commence et qu'on est tendu
de nervosité et de plaisir anticipé, à s'en rendre
malade. Emulation. Et si je me servais de ceux qui me lisent pour progresser
(en plus de ceux que je lis, qui sont très nombreux)? Ah oui, mais
chut, il faut pas le dire, on me traiterait d'opportuniste...et on aurait
probablement raison.
Je vous laisse, j'entends l'appel du narguilé... Pomme ou abricot?
Ah, les dilemnes de l'existence.... (euh, je ne sais pas si Seths
n'a pas mis un copyright sur cette orthographe de dilemne... Seths, on
verra pour la petite note après, ok?).
Mardi 4 juin, 23h50.
Je viens de la page de Seths (ben
oui, encore, mais c'est une bonne page, et je suis très impatiente
de connaître la suite...), et je dois dire que la nouvelle photo
qu'il vient de mettre me surprend. Sur l'ancienne, il faisait très
adolescent, et c'est avec cette "imââge mentâââle"
que je l'ai toujours considéré. Aujourd'hui j'ai presque
envie de lui dire : "mais tu as grandi, dis-moi", comme ma tante me le
faisait chaque année depuis le CM2, jusqu'à...la deuxième
année de fac, je crois... (oui, il y a des gens qui ne se lassent
pas facilement...). Bon, mon nargilé il sera à la pomme,
c'est décidé (oui parce que je suis aussi une fille qui sait
prendre des grandes décisions).
Mercredi 5 juin, 16h22.
Bon, je crois que Blogger m'énerve. Ca me trouble qu'un service
se présente comme trop trop super facile à utiliser, qu'il
n'y a que les myopathes qui ne savent pas s'en servir, et tout......euh...
DONNEZ AU TELETHON,
s'il
vous plaît.... Et puis j'aime avoir un minimum de prise sur
la réalité, alors... Ben alors Blogger, tant pis pour toi
. Je vais me débrouiller toute seule. Je sais quand même balancer
des trucs sur FTP, j'avais fait un jour une page à mon poisson rouge,
je vais me faire la même un point c'est marre. Ben non y'aura pas
d'anims flache et des trucs qui tournent à chaque page, et des liens
de la mort (enfin si, des liens "de la mort" pour le contenu, pour
la présentation des liens ça sera encore spartiate
dans l'esthétique...). J'ai pas de webcam, donc vous pourrez pas
voir ma superbe frimousse (rêvez, la dure réalité ne
vous barrera pas le chemin...), mon scanner est hors-course pour le moment
(ça j'y remédierai un de ces quatre, je suis pas une femme
des cavernes, quand même...). Vous êtes toujours là?
C'est dur de se débarrasser de vous. ALORS :
"CE SITE N'AURA PAS L'AIR BIEN PLUS JOLI DANS UN NAVIGATEUR CONFORME
AUX STANDARDS DU WEB..." (merci Gabuzomeuh)
Pardon pour les puristes (en fait, non, je suis même pas désolée).
Si ça se trouve, un jour je serai une dieuse du futur successeur
de Flash et je serai bleue d'avoir jeté un site si laid à
la face du monde...Pour le moment, dans mon inconscience, je chantonne
une musique de Nava (tiens je ne vous ai pas encore parlé de Nava?
En fait il ne s'appelle pas Nava, mais ça lui va bien je trouve).
J'avais écrit un petit message sur Blogger. Ca disait en substance
que j'avais l'impression d'être ici comme dans un nouvel appartement
: on est chez soi, mais tout est étranger, et on mesure le moindre
mouvement pour pas déranger ce qu'il y a autour. Je suis en infraction
dans ma propre demeure... Quand même ça fait tout drôle...
Mercredi 5 juin, 00h22.
Ah c'est pas sérieux, je devrais me recaller et tout et tout.
Au lieu de ça, je tapote encore sur mon ordi... Bon je suis allée
voir la petite Guenille et
ce qu'elle fait c'est follement encourageant. Merci Bingirl
pour
l'info...
Jeudi 6 juin, 12h02.
C'est rigolo, ce blog en circuit fermé : je n'en ai parlé
à presque personne, sauf à Nava. Je crois que j'ai le trac.
Alors je parle du blog, de combien j'ai du mal à le faire naître,
et je fais des blagues dessus, ... mais en fait je crois que je suis un
peu inquiète. Dans la vie, je parle beaucoup. Je crois que dans
ce que je raconte se glisse quelque chose qui intéresse mes interlocuteurs,
à défaut d'être intrinsèquement intéressant.
Là je tapote du pied en regardant au sol, et j'essaie de me faire
oublier : angoisse de la fille vide, comme angoisse de la page blanche.
Et puis il faut dire que je ne suis pas en super forme, j'ai du travail
par-dessus la tête et j'ai l'impression que chaque minute volée
à ce travail constitue un sacrilège... A moins que vous ne
puissiez m'aider à réviser mon examen en me faisant apprendre
mes déclinaisons, je vois difficilement comment je pourrais vous
caser dans mes sacro-saintes heures de travail. Le pire, c'est que travailler
me pèse en ce moment. J'ai envie de bosser à mon épanouissement
personnel, et ces révisions m'empêchent de m'y consacrer entièrement.
Bon, allez, plus qu'une semaine un peu dure, après j'équilibre
tout ça. Et puis Nava sera sur Paris pour quelques jours. J'ai l'impression
que ça fait une éternité que je ne l'ai pas vu...
POWERED BY ... MySELf? (je sais ça fait un peu prétentieux, mais rassurez-vous, l'oscille entre la fierté stupide de la self-made woman et le ratatinement honteux lié à la défaite cuisante face à Blogger...)